Des
gènes pour prédire à quel âge la ménopause survient.
Les
chercheurs ont identifié près de 300 variantes génétiques associées à l'âge au
début de la ménopause. La première étape vers les tests prédictifs. Pour la
plupart des femmes cisgenres et autres femmes ayant un utérus, la ménopause
survient entre 47 et 52 ans. Mais dans certains cas, cette personne aura une
ménopause précoce... dix ans plus tôt. Bien que la ménopause soit un phénomène
multifactoriel, les scientifiques ont toujours voulu connaître les causes
génétiques de cette maladie.
En
analysant la constitution génétique d'environ 200 000 femmes cisgenres
d'origine européenne âgées de 40 à 60 ans, ils ont pu identifier environ 290
variantes génétiques liées à l'horloge biologique. Cela multiplie par cinq le
nombre de caractéristiques génétiques connues qui affectent la durée de la vie
reproductive ! Ensemble, ces gènes représentent 10 % de la variation de l'âge
de la ménopause.
Vers un test prédictif ?
"Dans
un monde idéal, nous serions en mesure de prédire quelles femmes ont une
fenêtre de reproduction naturelle plus courte, leur permettant de faire des
choix reproductifs plus éclairés", a suggéré l'étude du généticien et
co-auteur John Perry de l'Université de Cambridge (Royaume-Uni). . Il a
souligné qu'à l'heure actuelle, "la plupart des femmes n'ont aucune idée
de ce que pourrait être cette fenêtre".
À
la naissance, tous les ovules immatures sont déjà formés. Cycle après cycle,
ils sont libérés lors de l'ovulation. Quand un ovocyte - un ovule immature -
contient de l'ADN endommagé, il est détruit par un mécanisme de protection. Du
matériel génétique endommagé n'est pas censé être transmis. Au fil du temps, de
plus en plus d'ovocytes sont détruits car la réparation de l'ADN devient moins
efficace. Une décennie avant la ménopause, la fertilité diminue drastiquement.
Les
facteurs jouant sur cette fertilité sont multiples - génétique, environnement,
mode de vie... - mais les 290 gènes identifiés semblent avoir un rôle
significatif. Les scientifiques espèrent qu'un jour ces données pourraient être
exploitées pour déterminer individuellement l'âge de la ménopause et pour
améliorer le taux des réussites des fécondations in vitro.
Le «checkpoint kinase 2»
Parmi
les variations liées à la ménopause, un gène paraît plus prometteur que les
autres : CHEK2, pour checkpoint kinase 2. Il code pour une enzyme provoquant
l'arrêt de la destruction d'un ovocyte dont l'ADN est endommagé. Chez les
souris n'ayant pas CHEK2, les réserves d'ovocytes durent plus longtemps. Chez
les femmes, les chercheurs ont observé un retard moyen de trois ans et demi
pour la ménopause.
Évidemment,
les traitements contre la ménopause précoce ou pour prolonger la durée de la
période de reproduction sont loin d'être aboutis. Mais l'idée est là. Et avec
elle, son lot de questionnements éthiques. « Je pense que l'amélioration de la
réparation de l'ADN est très prometteuse pour retarder la ménopause, soutient
Kutluk Oktay, spécialiste américaine de la fertilité et n'ayant pas coécrit
cette étude. Mais abolir le points de contrôle qui éliminent les ovocytes
endommagés pourrait être une proposition risquée. »
L'âge
de la ménopause prédit par un test sanguin !
La
ménopause survient chez toutes les femmes, plus ou moins tôt dans leur vie. Un
simple test sanguin, affirment des chercheurs iraniens, permettrait de prédire
précisément l'âge auquel elle survient. Vraiment efficace ?
Etymologiquement
arrêt des règles, la ménopause est surtout synonyme d'impossibilité de
procréer. Durant cette période, le taux des hormones féminines diminue et mène
à des perturbations physiologiques souvent mal supportées par les femmes :
bouffées de chaleur, troubles psychologiques mineurs, prise de poids,
ostéoporose...
Alors que l'âge moyen de l'apparition de la ménopause se situe entre 45 et 55 ans, il arrive qu'elle survienne plus tôt. En plus des désagréments physiologiques qu'elles subissent, ces femmes perdent ainsi l'espoir de concevoir une famille alors qu'elles auraient pu faire leurs enfants plus tôt si elles avaient su qu'elles seraient ménopausées prématurément.
Des
chercheurs iraniens de l'université des sciences médicales Shahid Beheshti ont
présenté leurs travaux à Rome, au 26e congrès annuel de la société européenne
de reproduction humaine et d'embryologie (ESHRE). Ils prétendent pouvoir prédire
l'âge auquel une femme sera ménopausée grâce à un simple test sanguin.
L'hormone
anti-müllérienne (AMH), sécrétée par les ovaires, serait le facteur
déterminant. L'AMH contrôle le développement des follicules en ovocytes et
serait donc un bon marqueur de la fonctionnalité des ovaires. Les chercheurs
ont mesuré le taux de cette hormone chez 266 femmes âgées de 20 à 49 ans. Ainsi
tous les trois ans, ces femmes ont subi un prélèvement sanguin pour mesurer le
taux d'AMH et des examens médicaux.
Un taux d’AMH faible : ménopause précoce
Suite
aux analyses, les chercheurs ont développé un outil statistique permettant de
déterminer l'âge de la ménopause en fonction d'un seul prélèvement sanguin. Les
chercheurs ont eux-mêmes réussi à prédire avec exactitude l'apparition de la
ménopause pour 63 femmes. En moyenne, l'écart entre l'âge prédit et l'âge réel
du déclenchement de la ménopause était de seulement quatre mois, pour un écart
maximal de quatre ans.
Apparemment, la prédiction est très simple et ne prend en compte qu'un seul paramètre : celui du taux d'AMH. Plus il est faible, plus la ménopause risque de survenir prématurément. Ainsi, une femme de 20 ans dont le taux d'AMH est de 2,8 nanogrammes par millilitre pourrait être déjà ménopausée à l'âge de 35 ou 38 ans. Si le taux d'AMH dépasse le seuil de 4,9 nanogrammes par millilitre à 20 ans, la ménopause ne devrait apparaître qu'après 50 ans.
Il
est surprenant que le dosage d'une seule hormone soit suffisant pour prédire
l'âge de l'apparition de la ménopause, vu la complexité du système endocrinien.
Rappelons que cette étude n'a été effectuée que sur un nombre limité de femmes
et que de nouvelles recherches doivent être réalisées pour confirmer
l'efficacité de la méthode.
SANTÉ Les facteurs jouant sur cette
fertilité sont multiples - génétique, environnement, mode de vie... - mais les
290 gènes identifiés semblent avoir un rôle significatif. Les scientifiques
espèrent qu'un jour ces données pourraient être exploitées pour déterminer
individuellement l'âge de la ménopause et pour améliorer le taux des réussites
des fécondations in vitro.
Le « checkpoint kinase 2 »
Parmi les variations liées à la
ménopause, un gène paraît plus prometteur que les autres : CHEK2, pour
checkpoint kinase 2. Il code pour une enzyme provoquant l'arrêt de la
destruction d'un ovocyte dont l'ADN est endommagé. Chez les souris n'ayant pas
CHEK2, les réserves d'ovocytes durent plus longtemps. Chez les femmes, les
chercheurs ont observé un retard moyen de trois ans et demi pour la ménopause.
Évidemment, les traitements
contre la ménopause précoce ou pour prolonger la durée de la période de
reproduction sont loin d'être aboutis. Mais l'idée est là. Et avec elle, son
lot de questionnements éthiques. « Je pense que l'amélioration de la réparation
de l'ADN est très prometteuse pour retarder la ménopause, soutient Kutluk
Oktay, spécialiste américaine de la fertilité et n'ayant pas coécrit cette étude.
Mais abolir le points de contrôle qui éliminent les ovocytes endommagés
pourrait être une proposition risquée. »